Comme le jeune Pau Victor, Dani Olmo n’a toujours pas été inscrit en Liga pour l’année 2025. Un dossier brûlant qui plonge le FC Barcelone dans l’incertitude la plus totale.

Une situation ubuesque. Recruté à prix d’or (55 millions d’euros) l’été dernier par le Barça, l’international espagnol Dani Olmo ne peut plus jouer avec son club par la faute d’une décision de justice. RMC Sport fait le point sur cet imbroglio qui met en péril la carrière du joueur et les finances du club.

• Pourquoi le Barça se retrouve-t-il dans cette situation?

Le vendredi 27 décembre, les fêtes de fin d’année du Barça ont été plombées par une annonce de la justice espagnole. Le tribunal de commerce de Barcelone a en effet indiqué avoir rejeté la demande du club catalan d’enregistrer Dani Olmo en Liga pour l’année 2025.

“Il est entendu que le contrat du joueur expire le 31 décembre 2024 et ne pourra être prolongé”, tranche la juridiction espagnole.

Le FC Barcelone avait saisi la justice pour pouvoir enregistrer sa recrue phare de l’été, ce que la Liga lui avait refusé, arguant que le club dépassait la limite de ce qu’il était autorisé à dépenser en salaire compte tenu de ses revenus. Le club, endetté, avait enregistré Olmo jusqu’au 31 décembre avec 80% du salaire du défenseur Andreas Christensen, blessé, grâce à une exception permettant aux clubs de remplacer les joueurs absents pendant une longue durée. La Liga a salué la décision du tribunal, considérant qu’autoriser l’enregistrement de Dani Olmo pourrait “altérer sérieusement l’égalité des conditions des règles de la concurrence”.

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• Quels ont été les derniers rebondissements de l’affaire?

Le 30 décembre, trois jours après le rejet par le tribunal de commerce de Barcelone des mesures conservatoires demandées par le Barça pour permettre à Olmo de continuer à jouer jusqu’à la fin de la saison, c’est au tour du tribunal de première instance de la capitale catalane de refuser d’homologuer le contrat du milieu offensif.

Mardi 31 décembre, le club a fait savoir qu’il avait demandé une nouvelle licence à la fédération espagnole de football pour Olmo. Selon les médias espagnols, cette démarche devrait permettre au FC Barcelone de gagner un temps précieux pour remplir les formalités administratives. Mais la Liga a publié un communiqué peu après, indiquant que “Barcelone n’a présenté aucune alternative” pour se conformer aux règles budgétaires.

Mercredi 1er janvier, la Liga a finalement bien supprimé Dani Olmo et Pau Victor de la liste des joueurs pouvant évoluer dans le championnat espagnol.

• Dani Olmo va-t-il quitter le Barça?

Dani Olmo, champion d’Europe en juillet avec la Roja, un titre auquel il a grandement contribué, est sous contrat avec le Barça jusqu’en 2030. Mais une clause lui permet de quitter le club si celui-ci ne parvient pas à l’enregistrer en championnat. Théoriquement, il est donc libre de s’engager avec l’équipe de son choix depuis le 1er janvier.

“Nous ne négocions avec aucun club”, a toutefois tranché son agent auprès du journaliste Fabrizio Romano, le 3 janvier.

“Dani est un joueur de Barcelone et il veut être un joueur de Barcelone. Il a fait de gros efforts dans sa vie pour être à Barcelone. C’était son désir depuis longtemps. Barcelone est la première et la dernière option. Dani, son père, sa famille, moi, nous ne pensons pas à d’autres options”, a conclu le représentant du joueur. Né près de Barcelone, le joueur de 26 ans a fait ses classes au Barça avant d’évoluer dans les championnats croate (Dinamo Zagreb) et allemand (RB Leipzig). Son attachement au club Blaugrana est donc important.

Selon Marca, Dani Olmo, tout à fait conscient de la complexité de sa situation, est prêt à patienter encore plusieurs semaines sans jouer. Il demeure pour l’instant insensible aux différentes approches. Toujours d’après Marca, Dani Olmo n’a reçu aucune offre concrète mais seulement des démarches informelles de la part d’intermédiaires et de représentants pour sonder les intentions du milieu offensif.

• Pourquoi le Barça joue-t-il très gros?

Un départ de Dani Olmo n’est donc pas d’actualité. Mais cette hypothèse n’est pas à exclure à moyen terme, surtout si la situation ne se débloque pas. Selon un calcul du média catalan Sport, une perte de l’international espagnol coûterait près de 263 millions d’euros. Ce montant inclut les 55 millions d’euros du transfert de Dani Olmo cet été (les dirigeants du Barça ont étalé la majeure partie du réglement), les 48 millions de salaire (une clause dans le contrat de Dani Olmo stipule qu’il devra percevoir l’intégralité de sa rémunération), les 60 millions d’euros (sa valeur selon le site spécialisé Transfermarkt) d’indemnité de transfert non perçu en cas de départ libre et les 100 millions d’euros de droit d’exploitation des sièges VIP au Camp Nou, un partenariat validé dans l’urgence par Joan Laporta avant un éventuel deal plus important (voir plus bas).

Outre l’aspect financier, le Barça risque également gros sur le plan institutionnel. Dimanche 5 janvier, l’opposition au conseil d’administration de Joan Laporta a publié un communiqué demandant sa démission immédiate en tant que président du FC Barcelone “pour faire place à une nouvelle étape avec de nouvelles façons de faire et de gérer”. Les groupes de supporteurs évoquent deux solutions si Joan Laporta refuse de démissionner: un vote de confiance ou une motion de censure. La preuve que le fiasco Dani Olmo a considérablement tendu le club catalan.

• Quelles solutions s’offrent au Barça?

Après la vente de Barça Studios ou le contrat de sponsoring XXL avec l’équipementier Nike, deux leviers activés par le passé pour réinjecter des liquidités dans les caisses, le Barça aurait déjà fait voter par le conseil d’administration la concession pour 20 ans de sièges VIP dans le nouveau Camp Nou. Une société qatarie achèterait ainsi l’exploitation de ces fauteuils pendant deux décennies pour un montant total qui oscillerait entre 120 et 200 millions d’euros selon les différentes estimations.

Sur le plan juridique, le Barça peut encore s’adresser en dernier recours au Tribunal administratif du sport espagnol (CSD) ou à la justice ordinaire pour obtenir une médiation et, potentiellement, l’inscription de ses deux joueurs. La direction catalane se dit optimiste et a assuré aux deux joueurs que ses arguments seront entendus. Une réponse est attendue ce mardi 7 janvier.