Racisme, polémiques, accidents… Ces 12 moments de sport que l’on n’a pas du tout aimés en 2024
Puisqu’il n’y a pas eu que du positif en 2024, RMC Sport vous propose un florilège d’événements ou de polémiques qui nous ont passablement agacés ou attristés au cours des 12 derniers mois.
Si les amoureux de sport referment le livre de cette année olympique avec des kilomètres de nouveaux souvenirs inoubliables, tout n’a malheureusement pas été rose au cours de ce millésime 2024 de sport. Avant de définitivement les mettre au placard, retour sur 12 moments dont le sport aurait pu se passer cette année.
• Les chants racistes des footballeurs argentins
Cette fois, la rivalité entre la France et l’Argentine est allée beaucoup trop loin. Mi-juillet, en marge de la célébration de leur titre en Copa America, plusieurs joueurs de l’Albiceleste ont entonné un chant raciste à l’encontre de Kylian Mbappé et des joueurs français. La séquence, diffusée en live sur les réseaux sociaux d’Enzo Fernandez, a provoqué un véritable tollé. Jusque dans le vestiaire de Chelsea. “Le football en 2024: racisme décomplexé”, s’est indigné Wesley Fofana, coéquipier d’Enzo Fernandez chez les Blues.
Face à la polémique, l’Argentin a rapidement fait son mea culpa. “La chanson contient un langage très offensant et il n’y a absolument aucune excuse pour ces mots. Je suis contre les discriminations de toutes formes et je m’excuse de m’être laissé emporter par l’euphorie des célébrations de la Copa América”, a confié l’Argentin sur son compte Instagram.
• Embiid et son passeport français
Les répliques de ce séisme – à l’échelle du basket – ont été ressenties jusque dans les travées du stade Pierre-Mauroy puis de Bercy, théâtres de la phase de groupes et finale du tournoi olympique. Conspué par le public français, Joel Embiid a payé sa volte-face vis-à-vis des Bleus. Après avoir clamé son amour pour l’Hexagone dans une lettre écrite à Emmanuel Macron, le pivot d’origine camerounaise avait fini par obtenir un passeport français. Pour avoir ce document, Embiid avait notamment assuré qu’il ne comptait jouer “pour aucune autre équipe nationale”. Finalement, il a décidé de défendre les couleurs de Team USA, avec qui il a battu la France en finale des JO. Une douce ironie.
• La disqualification d’Elena Congost aux Jeux paralympiques
Une décision cruelle au milieu de la grande fête olympique. Troisième du marathon réservé aux athlètes malvoyants, l’Espagnole Elena Congost a finalement été disqualifiée pour avoir lâché, à deux mètres de l’arrivée, la corde qui la reliait à son guide, pris de crampes, pour éviter sa chute. “Je voudrais que tout le monde sache que je n’ai pas été disqualifiée pour avoir triché, mais que je l’ai été pour l’instinct qui vous pousse à aider ou à vous accrocher lorsque quelqu’un tombe”, a-t-elle déclaré, en larmes, une fois sa disqualification officialisée.
Après cette course, l’Espagnole a débuté un autre marathon, judiciaire cette fois. Elena Congost a d’abord déposé un recours auprès de la Fédération internationale, une demande rejetée par l’instance fin octobre. Le 17 décembre, soit plus de trois mois après la fin des Jeux paralympiques, elle a annoncé avoir engagé un procès contre le Comité paralympique international (CIP). Avec la ferme intention de réparer l’une des plus grandes injustices de l’année.
• La retraite internationale d’Antoine Griezmann
Sa décision, annoncée en plein milieu d’une banale matinée d’un lundi de septembre, a choqué le monde du football. Après plus de 10 ans sous le maillot frappé du coq, 137 sélections, 44 buts, 30 passes décisives et un titre de champion du monde, Antoine Griezmann (33 ans) a annoncé son intention de prendre sa retraite internationale. Cette décision, révélée à trois jours de la liste de Didier Deschamps pour les matchs de Ligue des nations contre Israël (10 octobre) et la Belgique (14 octobre), a pris tout le monde de court. Et le flou autour des raisons qui ont poussé le quatrième meilleur buteur de l’histoire des Bleus à raccrocher ajoute un peu d’amertume autour de cette annonce choc.
Longtemps décrit comme le chouchou de Didier Deschamps, avec notamment un record de 84 sélections consécutives en équipe de France, “Grizou”, a connu un déclassement progressif tout au long du dernier Euro. Outre des aller-retours incessants entre le banc et le onze, Griezmann a été baladé à plusieurs postes. En mars 2023, la décision de confier le brassard de capitaine à Kylian Mbappé pour prendre la suite d’Hugo Lloris l’a également marqué, comme révélé à l’époque par RMC Sport. A ce moment-là, le joueur n’avait rien laissé transparaître. Mais son histoire avec les Bleus s’est donc arrêtée brusquement un an et demi plus tard.
• Les zones d’ombre autour de la mort de Muriel Furrer
Les championnats du monde juniors de cyclisme ont viré au drame. Fin septembre, la coureuse suisse Muriel Furrer (18 ans) est décédée à la suite d’une chute dans une descente. Quelques jours plus tard, la police cantonale zurichoise a fait un point sur l’enquête en révélant que l’accident n’avait été vu par aucun témoin. Aucune image de télévision, ni photo, n’ont capté la scène qui s’est déroulée dans un léger virage à gauche dans une descente rendue glissante par la pluie en forêt près de Küsnacht (Canton de Zurich).
Selon certains médias suisses, Muriel Furrer aurait été retrouvée dans les bois inanimée une heure après sa chute par un membre de la sécurité du parcours, qui a donné l’alerte. Selon le Zürichsee-Zeitung, la cycliste a été évacuée par voie aérienne “deux heures” après l’horaire présumé de l’accident. Victime d’un traumatisme crânien, elle a été transportée à l’hôpital universitaire de Zurich, où elle est décédée. Sa mort aurait-elle pu être évitée? Elle laisse quoi qu’il en soit un insupportable sentiment de malaise.
• L’interminable feuilleton des droits TV
L’épisode pourrait être cocasse si l’avenir du football français n’était pas en jeu. Jusqu’au 14 juillet, soit un mois avant le début de la saison, la Ligue 1 n’avait pas de diffuseur. Après un interminable feuilleton, les droits TV du championnat de France ont finalement été attribués à DAZN (huit matchs par journée) et beIN Sports (un match par journée), le tout pour un total de 500 millions d’euros par an (hors droits internationaux, autour de 160 millions d’euros).
Ces 500 millions d’euros de droits domestiques sont le plus faible montant depuis 20 ans. Ils ne permettent pas non plus d’aller chercher le milliard d’euros, l’objectif visé par Vincent Labrune à l’été 2023 (droits domestiques + internationaux). Dans la dernière ligne droite, les discussions ont été très tendues, avec notamment l’hypothèse de la création d’une chaîne 100% Ligue 1 de la LFP qui a divisé. Nasser Al-Khelaïfi et John Textor se sont notamment écharpés sur le sujet, le patron de l’OL étant partisan de l’option d’une chaîne lancée par la ligue. Avec le deal DAZN-BeIN Sports, le foot français a évité l’écran noir. Mais il ne ressort pas grandi de cet épisode.
• Jegou-Auradou, Jaminet, disparition de Medhi Narjissi… L’été cauchemardesque du rugby français
Un été en enfer. En juillet, la tournée du XV de France en Amérique du Sud a été plombée par deux épisodes extra-sportifs. Le 7 juillet, Melvyn Jaminet publie une vidéo sur Instagram dans laquelle il tient des propos racistes. “Le premier Arabe que je croise sur la route je lui mets un coup de casque”, lance l’arrière international français, visiblement sous l’emprise de l’alcool. Malgré ses excuses, il a écopé d’une suspension de 34 semaines, pouvant être réduite à 26 semaines sous conditions.
L’affaire Jegou-Auradou a éclaté dans la foulée. Les deux rugbymen sont accusés de viol aggravé en réunion à Mendoza (Argentine) dans la nuit du 6 au 7 juillet 2024, soit le même soir que les propos racistes de Jaminet. Les deux joueurs ont toujours clamé leur innocence, reconnaissant une relation sexuelle consentie mais niant toute forme de violence. Le 10 décembre, après plusieurs mois d’un interminable feuilleton judiciaire, la justice argentine a abandonné les poursuites contre le Rochelais et le Palois. L’avocate de la plaignante, une Argentine de 39 ans, a immédiatement fait appel de cette décision, la qualifiant d'”infondée et très grave”. À la suite de ces épisodes, la FFR a décidé d’instaurer une nouvelle charte pour éviter d’autres dérives.
À la fin de l’été, un autre épisode a choqué le monde du rugby. Lors d’un stage de l’équipe de France U18, Medhi Narjissi (17 ans) a disparu en mer. Le jeune joueur du Stade toulousain a été emporté par des forts courants sur une plage située au sud du Cap (Afrique du Sud) lors d’une séance de récupération. Un premier rapport de l’enquête interne effectuée par la Fédération française de rugby a accablé plusieurs membres de l’encadrement, accusés de négligence. Dans les semaines qui ont suivi, le parquet d’Agen a ouvert une information judiciaire pour homicide involontaire.
• Luis Enrique et son “vous ne pourriez pas comprendre”
Luis Enrique a fait… du Luis Enrique. Habitué à faire parler de lui pour ses réponses sèches en conférence de presse ou lors d’interviews d’après-match, le coach du PSG s’est une nouvelle fois fait remarquer face aux micros après la défaite de son équipe sur la pelouse d’Arsenal, le 2 octobre en Ligue des champions (2-0). Interrogé sur sa tactique par la journaliste de Canal+ Margot Dumont, le technicien espagnol s’est contenté d’une réponse méprisante. “Non, je n’ai aucune intention d’expliquer ma tactique parce que vous ne comprendriez pas”, a-t-il lâché.
Cette séquence a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux, suscitant une vague d’indignation. Plusieurs journalistes sont montés au créneau pour défendre leur consœur. “Insupportable”, “quelle condescendance”, ont déploré plusieurs d’entre eux. Cible de cette “attaque”, Margot Dumont a aussi réagi. “Dommage, j’adore ça moi la tactique”, a-t-elle écrit sur X pour tenter de dédramatiser. Luis Enrique, lui, avait déjà admis ne pas apprécier l’exercice médiatique, au point d’être prêt à faire l’impasse sur une partie de son salaire pour ne pas avoir à s’exprimer face à la presse.
• La fronde contre Imane Khelif
Une médaille d’or au bout d’une immense polémique. Aux JO de Paris, la boxeuse algérienne Imane Khelif a été la cible d’une campagne de cyber harcèlement à cause d’une controverse sur son genre. Cette polémique prend sa source dans l’exclusion d’Imane Khelif des championnats du monde de boxe à New Delhi, en mars 2023.
Malgré cette exclusion, le Comité International Olympique (CIO) a autorisé Khelif à participer aux Jeux olympiques de Paris 2024 dans le tournoi féminin. Dès son premier combat, Khelif a été victime d’une campagne de haine et de désinformation. Certains l’ont présentée comme un “homme combattant des femmes”. Le CIO, de son côté, a apporté tout son soutien à Khelif, déclarant qu’elle est “née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme, boxe en tant que femme”. En réponse à ses détracteurs, la boxeuse a remporté le titre olympique en -66kg. Et on préférera retenir l’ambiance de feu mise par les supporters algériens au stade de Roland-Garros.
• L’automne des Bleus du foot
Didier Deschamps avait sans doute imaginé une rentrée plus tranquille. Éliminés en demi-finale de l’Euro par l’Espagne en juillet, les Bleus ont connu un automne pollué par les polémiques extra-sportives. Après la défaite face à l’Italie en Ligue des nations (3-1, le 6 septembre), Mike Maignan a poussé un coup de gueule dans le vestiaire des Bleus. Le gardien tricolore a fustigé le comportement individualiste de certains de ses coéquipiers, n’hésitant pas à mettre en avant des comportements de “starlettes”.
Au rassemblement suivant, en octobre, c’est cette fois l’absence de Kylian Mbappé qui a beaucoup fait parler. Alors que Deschamps avait évoqué “un problème qui nécessite des soins” pour justifier l’absence de son capitaine, ce dernier a été titularisé deux jours plus tard par le Real Madrid en Liga. La controverse autour de l’attaquant est entrée dans une autre dimension avec son séjour en Suède, le même jour que le match des Bleus face à Israël en Hongrie (victoire 4-1) à l’issue duquel l’ancien Parisien a été accusé de viol (la justice suédoise a finalement abandonné l’enquête).
En novembre, Deschamps n’a pas sélectionné Mbappé pour un deuxième rassemblement consécutif. Le coach des Bleus a entretenu le mystère autour de cette absence. “J’ai eu plusieurs échanges avec lui et j’ai pris cette décision sur ce rassemblement-là, parce que je pense que c’est mieux comme ça”, a simplement commenté le sélectionneur. Avant l’annonce de sa liste, Deschamps a appelé Mbappé pour l’informer de sa décision et lui faire comprendre qu’il entendait le “protéger”. Comme décrit par RMC Sport, “DD” a également semblé vouloir reprendre la main et l’a fait comprendre sur cette séquence.
• Les deux N°1 mondiaux de tennis empêtrés dans des affaires de dopage
Des tests positifs à des produits dopants sont toujours une très mauvaise nouvelle pour l’image d’un sport. Encore plus quand ils concernent les deux N°1 mondiaux. Cette année, Jannik Sinner et Iga Swiatek ont tous deux été dans la tourmente après des contrôles anti-dopage. L’Italien a été testé positif au clostébol (un anabolisant) à deux reprises en mars 2024, tandis que des traces de trimétadizine ont été retrouvées dans le corps de la Polonaise en août. En attendant, la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS), Sinner n’a pas (encore?) reçu de sanction, au contraire de Swiatek, suspendue un mois.
Ces deux cas ont soulevé d’importantes questions. Invité de l’émission Stephen Brunch sur RMC, Adrian Mannarino s’est montré fataliste. “Je ne crois plus au Père Noël. S’il y en a qui veulent y croire, ils peuvent y croire”, a lâché le tennisman français, actuel 66e mondial. “Je veux bien leur laisser le bénéfice du doute mais c’est quand même très étonnant. Il y a eu deux contrôles positifs sur les 300 meilleurs mondiaux et c’est les deux numéros un. Par inadvertance, tu peux prendre un mauvais comprimé ou une mauvaise vitamine, mais c’est étonnant. Je me vois tous les matins en train de me lever à 36 ans en train de boiter. Devoir être sur le terrain contre des mecs de 20-25 ans, s’ils ne sont pas clean, ça devient compliqué. J’espère pour eux que c’est le cas”, a conclu le joueur tricolore.
• Le psychodrame autour de la cérémonie du Ballon d’or
Une tragédie en deux actes au Théâtre du Châtelet, lieu de la 68e cérémonie du Ballon d’or le 28 octobre dernier. Il y a d’abord eu les fuites concernant le sacre de Rodri, auteur d’une saison exceptionnelle avec Manchester City et l’Espagne. Puis l’annonce du boycott par le Real Madrid, mécontent de voir le trophée échapper à Vinicius. Pour protester contre la deuxième place de son attaquant brésilien, vécue comme une véritable injustice, la délégation du club Merengue (une cinquantaine de personnes) a en effet décidé d’annuler sa venue à Paris. Pour le Real, “le Ballon d’or n’existe plus désormais”, selon des propos rapportés par Marca.
Un mois et demi plus tard, les Madrilènes ont pu se consoler avec le sacre de Vinicius aux trophées The Best, organisés par la Fifa. Une récompense accueillie comme une véritable vengeance par le Brésilien. “Je suis le meilleur joueur du monde et je me suis battu dur pour cela. Ils ont essayé et essaient encore de m’invalider, de me diminuer”, a savouré Vinicius sur ses réseaux sociaux. La conclusion d’une séquence qu’on n’avait pas forcément vu venir.